Le courage collaborateur, on en parle ?
Tribune publiée dans Focus RH le 31/07/2025
Combien de fois, rien que sur les douze derniers mois, avez-vous entendu parler de courage managérial ? Très certainement des dizaines de fois, associé la plupart du temps à l’idée de manque de courage managérial. Et que se passerait-il si l'on s'intéressait à son pendant, le courage collaborateur ?
Le courage managérial, un enjeu pour toutes les entreprises
Repartons du début et regardons la définition que le Larousse nous donne de cette notion de courage : “Fermeté, force de caractère qui permet d'affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles”.
En entreprise, le courage managérial s’oppose à la complaisance, attitude visant à chercher à plaire avant tout. En termes de comportements, le courage managérial est souvent associé au fait de savoir porter une idée, une décision, une action difficile, peu agréable voire même stressante. On lui rattache également les compétences de soutenir quelque chose qui pourrait être impopulaire, savoir prendre des décisions difficiles ou encore faire appliquer un cadre qui peut donner lieu à une insatisfaction. Racontez comme ça la notion pourrait sembler bien négative. Pour autant, appliquée à bon escient, elle a la vertu de donner un cadre commun et de le faire perdurer, de faire passer des décisions qui privilégient le collectif à l'individuel, de réaliser des choses qui peuvent faire peur.
Opérons un 180°, et regardons du côté collaborateur
En repartant toujours de cette même définition du courage, quand un collaborateur faire preuve de courage dans sa relation managériale, les comportements que l’on peut observer sont de :
Poser des questions challengeantes, voire poil à gratter
Fairt part de plus des feedback constructifs/”négatifs”
Exprimer davantage ses désaccords
Partager ses propres peurs ou ses doutes
Assumer des points de vue différents
Etre véritablement dans une posture d’adulte responsable
Toute une série de comportements qui amène à se “mouiller” ! Mais pourquoi voudrions-nous cela ? Quels en sont les effets et impacts ?
Le courage collaborateur, un indicateur précieux
Précieux car il en dit long sur le niveau de confiance en place.
Précieux car il éclaire sur la dimension adulte à adulte qui existe dans l'entreprise.
Précieux car il crée les conditions pour élargir les façons de voir les choses.
Précieux car il permet à des idées nouvelles d'émerger.
Précieux enfin car il est synonyme de responsabilisation.
Ainsi, lorsque ce courage collaborateur peut être, il permet d’avoir moins d'irritants et de tension dans l’expérience collaborateurs, de développer une communication constructive, de bénéficier d’une compréhension plus fine des décisions, de construire un collectif plus soudé et d’amplifier la performance opérationnelle.
Les conditions nécessaires
A minima, trois conditions sont nécessaires pour que le courage collaborateur se développe et fasse partie intégrante de la culture.
Tout d’abord, un environnement qui garantisse la sécurité psychologique. Comment oseriez-vous faire quelque chose de difficile en vous sentant vous-même en danger ?
Deuxièmement, le droit d'exprimer des avis contraires et d'en débattre avec ouverture d’esprit et accueil positif.
Troisièmement, la valorisation et la reconnaissance de ce comportement. En agissant de la sorte, vous autorisez non seulement tout le monde à le faire mais vous y incitez aussi ce qui favorise une mise en action par le plus grand nombre.
En conclusion, il est donc vertueux de soutenir le courage collaborateur dans les relations managériales mais tout comme la confiance, cela ne se décrète pas mais se construit et se nourrit chaque jour.